Nous avons profité de la baisse d’activité pour anticiper les visites nécessitant une longue immobilisation ».
Titulaire d’un diplôme de technicien avions à AIR AFRIQUE, d’une licence FAA A&P aux USA et d’une licence EASA PART 66 en Allemagne, Djibril Dia est incontestablement un de ces nombreux profils sur lesquels comptent la jeune compagnie sénégalaise pour réussir sa mission. Sa vision technique tranchante, ses capacités à manier l’avion au plus petit détail, lui procurent un rôle majeur dans le service de maintenance de Air Sénégal. Des personnes de sa dimension, notre compagnie nationale en regorge plusieurs. Dégourdis et engagés à la fois, ils sont tout aussi motivés. Dans cet entretien, Mr Dia revient sur comment Air Sénégal à géré la maintenance de ses avions en période de Covid lorsqu’il fallait obligatoirement immobiliser les appareils au sol des mois durant.
Faites-nous le résumé de votre carrière professionnelle…
Je suis un pur produit de l’industrie aéronautique, avant Air Sénégal, plusieurs stations m’ont vu passer. De Air Afrique à ANACIM, j’ai servi à Air Sénégal International, Arik et Sénégal Airlines. J’ai par ailleurs occupé plusieurs postes dont celui en cours, d’Inspecteur Principal en Navigabilité contractuel à l’ANACIM. Technicien avions Base et Line Maintenance, chef d’équipe, contremaître, contrôleur MCC et Engineering/Planning sont entre autres, des postes sur lesquels, je suis passé. Mais ma plus grande fierté est d’avoir participé à la préparation et à la réalisation de la 1ère grande visite (CHECK D) d’un AIRBUS à Dakar du temps d’Air Afrique. Cela nous dota d’une reconnaissance internationale qui nous permettait d’effectuer des visites jusqu’à la CHECK C pour des compagnies étrangères comme Air France, Air Inter et Bellview.
A quoi consiste votre travail au sein de Air Sénégal?
Mon aventure avec Air Sénégal SA a démarré en mars 2018 comme responsable du service Engineering et Planning. Service chargé du maintien de la navigabilité des aéronefs. Très prenant, 7/7, notre tâche est capitale au sein d’une compagnie aérienne. Elle est pointue, demande beaucoup de rigueur et nécessite des efforts et des moyens suffisants. Mais les ressources matérielles et financières mises à notre disposition, nous permettent d’appliquer aujourd’hui convenablement, et sans encombre toutes les recommandations des fabricants d’avions, de moteurs et d’équipements. Cela est surtout facilité par le fait que la flotte d’Air Sénégal SA est composée d’avions modernes à la pointe de la technologie.
Comment s’est organisée la résilience contre la Covid côté maintenance à Air Sénégal?
Durant la Covid-19, la maintenance des avions a continué. En plus des tâches à intervalle ou butée calendaires, les actions préconisées par les fabricants en cas d’arrêt prolongé sont régulièrement menées. Nous avons profité de la baisse d’activité pour anticiper les visites nécessitant une longue immobilisation. Nous sommes confiants dans notre rôle d’accompagnateur car ASSA est sur la bonne voie. Les sénégalais, toutes spécialités aéronautiques confondues, partis monnayer leur talent à l’étranger, ont confiance en notre compagnie nationale et nous rejoignent. Et la compétence des ingénieurs formés par l’Ecole Polytechnique de Thies que nous recrutons, est très rassurante pour l’avenir. Nos compatriotes nous ont confié la compagnie nationale, nous devons confirmer et maintenir notre rôle de leader et ensuite de fédérateur dans la sous-région.